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Rencontres d'écologie anticapitaliste du 6 au 9 avril 2023 à Marseille

Programme 2022

Edito :

    L’éffondrement est sur toutes les lèvres, les marées noires polluent les nappes de boues-rouges, les espèces disparaissent dans une indifférence crasse alors que les buildings de verre et d’acier ne cessent de pousser. Il semble bien que nous allons finir par faire bouillir les océans pour transformer en béton tout le sable que la terre porte et faire de la planette bleue par une surface lisse, grise et connéctée, les milliards d’objets en plastiques ne disparaitront pas, rien ne fera revenir les dodos et les paradis de verdure aux fruits luxuriants n’existeront pas ou seront des privillèges naïfs.

    Parce que penser l’ecologie est devenu penser le desastre qui vient, ce qui devrait être une pensée émancipatrice et créative est devenu ce que les psychanalystes ont nommé l’ecoanxiété. Alors que nous sommes pris entre les feux croisés des crises financières, sociales, politiques et environementales, la peur de l’effondrement nourrit un repli sur soi qui au mieux reconduit le désastre et au pire invite à la dictature. Si l’écologie est partout, elle est aussi dans le coeur des pensées d’extrême-droite contemporaines.

    Mais si la catastrophe est sur le pas de la porte, ne serait-il pas aujourd’hui pire encore que cet effondrement généralisé que nous craignons tant ne se produise pas ? Que nous survivions dans l’angoisse et la culpabilité dans cette ville du futur qui concentre pauvreté et pollutions extrêmes, surveillance et violence d’état sensée maintenir l’ordre. Une ville dans laquelle l’écologie est une ségrégation sociale de plus, privillège des magasins bio et du boulot en vélo.

    A contrario des états ou des mairies ecolos qui rendent intelligentes des villes qui accueillent les sièges et usines des entreprises les plus devastatrices du monde, nous ne pensons pas que la cybernétique et le capital sauveront le climat. Penser l’ecologie c’est surtout penser ce qui nous lie à ce qui nous entoure, qu’il s’agisse de la nature ou des autres.

    L’effondrement a probablement déjà eu lieu et nous vivons la réorganisation de la société. Pour cela, nous vous invitons à deux séries de rencontres ayant pour point de départ l’écologie politique pour comprendre comment l’écologie, sa pensée et son histoire, mettent en crise nos schémas politiques traditionnels ainsi que pour amplifier une solidarité déjà à l’oeuvre dans les luttes locales.

En janvier :

  • Le 14

    • 17h30 à La Base, Présentation, From the sixties to the end : Une cartographie des luttes écologistes
  • Le 15

    • 19h à Manifesten, Présentation, Benoît Dauguet, Mesures contre nature. Mythes et rouages de la compensation
  • et le 16

    • 14h à La Dar, Rencontre, Pour une écologie solidaire : Tisser des réseaux entre les villes et les campagnes

En février :

  • le 10

    • 17h30 à La Dar, Discussion avec Pierre Madelin, la tentation écofasciste
    • 20h30 à La Dar, Performance théâtrale, Contes Cataclysmes par Ernest Riton Ernest et Simier Tesson
  • le 11

    • 14h à La ZAP, Présentations de Reprises de terre et du Quartier libre des Lentilleres
    • 19h à La ZAP, Cinéclub
  • le 12

    • 10h à La Dar, Atelier d’anticipation, Fin du monde, fin du mois…
    • 14h à La Dar, Discussion croisée, Les luttes locales peuvent elles gagner
    • 19h à La Dar, Performances, Farandole et déchèterie de et avec Julie Cardile et Nina Villanova + Terra Mare par Paolo Gauthier
  • et le 13

    • 14h au 34 rue de la joliette, Yoga écofeministe avec Jeanne Burgart Goutal
    • 15h30 au 34 rue de la joliette, Présentation et discussion, Autour de l’écoféminisme avec Jeanne Burgart Goutal
    • 18h30 au 34 rue de la joliette, Concert, Tchoukadane

Les lieux :

    • La Base : 3 rue pierre roche, 13004 Marseille
    • La Dar : 127 rue d’aubagne, 13006 Marseille
    • La ZAP : 513 rue du gourre d’aure, 84120 Pertuis
    • Manifesten : 59 rue thiers, 13001 Marseille
    • 34 rue de la joliette : 13002 Marseille



Archives de la programmation :

    • Programme 2022
    • Programme 2023

La mer monte, deuxième édition.

Alors que la mer est un cimetière et une déchetterie à ciel ouvert et que nos peurs sont aussi brûlantes que les flammes qui dévastent nos forêts, mettons-nous en action. 

La mer monte est un cycle de réflexions sur l'écologie politique. Conférences, ciné-débats, balade urbaine, cercle de paroles, bouffes, projection, théatre. 

Nous voulons nous outiller parce que nous pensons que la fin du monde est souhaitable. La fin de ce monde de bétonnisation des friches, d'artificialisation des terres agricoles, d'assèchement des rivières et d'accaparement de l'eau. La fin des dos cassés et des cancers généralisés, des soins bas de gamme et de la pharmaindustrie s'enrichissant sans scrupules sur le malheur des autres. La fin du monde des Etats et de ses dirigeant·e·s qui appelent sans cesse à la responsabilité individuelle et à la culpabilisation pour masquer leur désir frénétique d'accumulation. 

Penser l'écologie est alors pour nous surtout penser ce qui nous lie à ce qui nous entoure, ce qui nous met en mouvement et ce qui nous paralyse. 

C'est se mettre en lutte pour se confronter à nos sensibilités, et les potentialiser: la peur de la  catastrophe climatique n'est pas un signe de faiblesse d'esprit mais bien au contraire une arme politique puissante. Pour identifier les ennemis qui souhaitent faire perdurer encore bien plus longtemps leur monde vétuste. Ceux qui promeuvent une Marseille dans laquelle l'écologie est une ségrégation sociale  de plus, privilège des magasins bio et du boulot en vélo. Dans laquelle des milliers d'ouvriers du BTP subissant le racisme ardent du gouvernement, fourmillent sur les chantiers du nouveau quartier d'affaires Euroméditerrannée ou du prochain immeuble en rénovation, vidé de ses habitant·e·s pour y faire des Air BnB. 

Penser l'écologie politique c'est aussi chercher à comprendre les enjeux, s'approprier certaines questions qui nous échappent : des usages de l'eau au sentiment de dépossession qui nous habite, nous voulons avoir plus de prise sur les choses. 

Le monde pour lequel nous luttons est sans entreprises coloniales et sans frontières. Chacun·e, chaque être, y bouge comme il ou elle veut. Les apprentissages et inspirations circulent. Certain·e·s ont, individuellement ou collectivement, déjà vécu la fin de leur monde, ou déjà installé leur nouveau monde, nous souhaitons en savoir plus. 

C'est la force du partage et du collectif qui permet souvent de trouver des manières d'aborder ces thèmes sous un angle impromptu. C'est en cela que consiste le but de cette deuxième édition de la mer monte: tester des formats d'élaboration de pensée commune afin d'affronter quelques unes des grandes questions qui traversent notre actualité en s'inspirant de celles et ceux qui souhaitent mettre en crise les schémas politiques dévastateurs.

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